Article de Marie-Annick Depagneux du 16 Avril 2014 sur La tribune-acteurs de l’économie

L’arrivée massive des énergies renouvelables par nature fluctuantes, prévue à terme, modifie la donne pour RTE l’opérateur national du réseau électrique. Il lui faut, notamment, investir dans le développement d’interconnexions avec les pays voisins pour favoriser les échanges.

Initialement annoncée pour  décembre prochain, la loi sur la transition énergétique sera présentée avant l’été, a promis Manuel Valls, le premier ministre, lors de son discours de politique générale, le 8 avril dernier. Et, RTE, opérateur national du réseau de transport d’énergie, à qui revient la responsabilité de l’équilibre entre la consommation et la production d’énergie, est évidemment très concerné par le sujet, a rappelé ce mercredi , Frédéric Dohet, délégué RTE à Lyon. De fait, qui dit énergies renouvelables dit forcement énergies fluctuantes, en particulier quand il s’agit du vent ou du soleil. Leur montée en puissance  – 23 % de la production à l’horizon 2020, selon les objectifs fixés  – « change la donne », confirme Christian Guilloux, directeur du centre développement & ingénierie RTE de Lyon.

Smartgrids

Les réseaux électriques intelligents répondent à ce besoin qui sera grandissant de « moduler la courbe de consommation pour qu’elle épouse la courbe de la production ». Sur les 15 expérimentations dites « Smargrids » lancées en France, cinq se concentrent en Rhône-Alpes. Les deux plus emblématiques, d’un coût de 50 millions d’euros environ, se situent l’une dans le quartier Confluence à Lyon (sous l’égide du Nedo japonais, une agence gouvernementale japonaise) tandis que l’autre GreenLys, est menée à la fois à Grenoble et Lyon, sous la coordination d’ERDF.

« Nous avons signé une convention avec GreenLys dont nous sommes un des partenaires. En effet, nous avons besoin de comprendre comment les consommateurs finaux peuvent se comporter quand ils sont informés en direct de leur consommation ». Christian Guilloux, directeur du centre développement & ingénierie RTE de Lyon.

Profiter du soleil d’Italie

La transition énergétique nécessite que RTE investisse dans de nouvelles lignes pour accueillir de nouvelles productions, faire prévaloir la solidarité entre les territoires et renforcer les échanges transfrontaliers.  A l’échelle nationale, le budget prévisionnel de RTE oscille, à ce stade et dans l’attente des dispositions précises de la loi, entre 25 à 50 milliards, à l’horizon 2030.

En Rhône-Alpes-Auvergne, où l’opérateur compte un millier de collaborateurs, le chiffre se situe entre 1 et 1,2 milliard, d’ici à 2020. Il s’agit notamment de développer, via la liaison souterraine « Savoie-Piémont », les interconnexions avec l’Italie qui prévoit de s’équiper massivement en installations photovoltaïques, dans le Sud. La surproduction solaire qui pourra être constatée à un moment donné pourra ainsi être renvoyée par delà les Alpes, dans l’optique d’une valorisation optimale.

Aujourd’hui, RTE poursuit, entre autres, un important programme d’accroissement des capacités de ses 4 lignes de 400.000 volts dans la Vallée du Rhône (entre Lyon et Montélimar) pour une enveloppe totale de 285 millions sur la période 2011/2016, dont 60 millions en 2014. De 144 millions d’investissements globaux, cette année, le rythme annuel doit être à 220 millions entre 2015 et 2018.

Le bilan énergétique 2013 de RTE en Rhône-Alpes

  • En 2013, selon les chiffres donnés par RTE, la production électrique de Rhône-Alpes a augmenté de 1,6 % du fait de la forte hausse (+ 13 %) de la production hydraulique s’expliquant par l’abondance de pluies.
  • La production nucléaire s’est rétractée de 1,5 % et le thermique fossile a diminué de  2,4 %.
  • La production d’origine renouvelable (incluant l’hydraulique) a atteint 27 % de la production totale.
  • Rhône-Alpes a continué en 2013 à produire deux fois plus (122 656 GWh soit 122,6 TWh) que la région consomme (52 385 GWh).
  • La consommation finale d’électricité affiche une baisse de 3,9 %, cette diminution s’explique principalement par la moindre consommation d’Eurodif, grand industriel du secteur de l’énergie.
  • La consommation des PME/PMI et particuliers a progressé de 2 %.

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