Article du journal Les Echos du 8 Octobre 2014 écrit par Jean Michel Gradt

Efficacité énergétique AIE

Les consommations énergétique en Europe (Total Final Consumption ou TFC) sur une décennie exprimées en millions de tonnes équivalent pétrole par secteur. – AIE

Au moins 310 milliards de dollars par an, c’est ce que représente le marché mondial de l’efficacité énergétique, estime l’Agence internationale de l’Energie dans un rapport publié mercredi. Grâce à elle, la consommation d’énergie finale au sein de ses 18 pays membres a diminué de 5% entre 2001 et 2011.

Au moment où les députés français examinent le projet de loi sur la transition énergétique , un rapport souligne les progrès et les mérites de « l’efficacité énergétique » (c’est-à-dire l’état de fonctionnement d’un système pour lequel la consommation d’énergie est minimisée pour un service rendu identique, Ndlr) à travers le monde. Un marché qui, sur le plan mondial, « pèse » désormais au moins 310 milliards de dollars par an, constate l’Agence internationale de l’Energie (AIE) dans son rapport « Energy Efficiency Market report » publié mercredi.

«L’efficacité énergétique est le moteur invisible dans les pays de l’AIE qui travaille en coulisses pour améliorer notre sécurité énergétique, réduire nos factures et atteindre nos objectifs en matière climatique», a déclaré mercredi la directrice exécutive AIE, Maria van der Hoeven, depuis Vérone (Italie) où se tient un sommet sur ce thème.

« L’efficacité énergétique est le premier carburant du monde« , écrivent les auteurs de ce rapport qui en est à sa deuxième édition. Ils montrent que les investissements consacrés à l’efficacité énergétique « améliorent la productivité de l’énergie« , en réduisant la quantité d’énergie nécessaire pour générer un point de PIB. Ainsi, la consommation totale d’énergie finale dans les 18 pays de l’AIE évalués dans le rapport, a-t-elle diminué de 5% entre 2001 et 2011, notamment grâce à ce type d’investissements.

L’énergie la meilleure étant celle que l’on ne consomme pas, les investissements dans ce domaine ont permis d’économiser (voir le graphique ci-dessus pour l’Europe) 1732 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) au cours de la décennie écoulée, c’est-à-dire autant que la consommation cumulée des Etats-Unis et de l’Allemagne en 2012.

Economies sur la facture carburant

L’énorme potentiel de l’efficacité énergétique réside dans les économies émergentes, hors OCDE, pointe aussi le rapport. L’arrivée de véhicules propres et des investissement ciblés dans les infrastructures de transport permettraient de réaliser, d’ici à 2020, des économies estimées à 190 milliards de dollars sur la facture « carbaurant » à l’échelle mondiale tout en contribuant à réduire la pollution locale et à résoudre les problèmes de congestion via l’émergence de nouveaux systèmes de transport urbain.

Les auteurs soulignent que le financement de l’efficacité énergétique est devenu un segment à part entière du marché de l’énergie, avec de nouveaux produits et des normes innovantes qui aident à surmonter les risques et procurer stabilité et confiance au marché. Selon l’AIE, 40 % environ du marché mondial est financé par la dette et les capitaux propres, ce qui représente un apport des marchés financiers évalué à 120 milliards de dollars par an. Obligations vertes, contrats de performance énergétique, taxe carbone… les produits et les volumes de financement consacrés à ce secteur ont en effet considérablement augmenté ces dernières années. Rien qu’en 2012, les banques ont prêté plus de 22 milliards de dollars pour des opérations liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Des progrès insuffisants

Toutefois, en dépit d’améliorations constantes, l’efficacité énergétique ne progresse pas assez vite pour relever le défi du réchauffement climatique. Entre aujourd’hui et 2035, le taux d’amélioration de « l’intensité énergétique » ( calculée comme le rapport de la consommation d’énergie au PIB ) devra encore faire des progrès si l’on veut faire face au scénario d’un réchauffement de la planète de 2 degrés, qui est le scénario retenu par l’AIE. « Durant les dix dernières années, l’intensité énergétique globale a été réduite de 1,6% par an », note l’AIE. Or, il faudrait la réduire de 2,9% par an jusqu’en 2035.

Jean-Michel Gradt


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